A l’analyste politique assoiffé de lectures critiques objectives, Macky Sall, à travers certaines de ses initiatives de ces derniers temps, constitue une matière première plus qu’intéressante. Les dernières en date ne pouvaient pas passer inaperçues puisqu’il s’agit de la levée successive de l’interdiction de sortie du territoire de maître Ousmane Ngom, d’abord, puis de celle qui frappa, dès les premières heures de l’avènement du nouveau régime, les caciques libéraux que sont maître Madické Niang et Samuel Ameth Abdoulaye Sarr.
Ousmane Ngom, somme toute, ne fait pas partie de ceux qui ont facilité la tâche à l’homme Macky lorsqu’au lendemain de son départ fracassant du PDS, il décida de se faire un salut et une santé politiques en se lançant à la conquête du pouvoir par le biais d’une formation politique légalement constituée. Le zèle sanglant dont faisait preuve celui qui se faisait fort de parader et de se défouler insolemment sur l’opposition de son patron, usant et abusant, à cet effet, de son titre de premier policier du Sénégal, est encore frais dans les mémoires.
Quant à Samuel Sarr, nul n’ignore qu’il est le symbole par excellence de la radicalisation vis-à-vis de Macky ; un chef pour qui, à vrai dire, il n’a jamais eu cette attitude républicainement respectueuse que tout citoyen doit à son Président. Et Madické, lui, est d’une telle proximité avec Me Wade qu’on se surprendrait difficilement à imaginer qu’il puisse entretenir quelque concession compromettante avec l’actuel chef de l’Etat.
Eh bien alors, pour reprendre Me Wade, qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que le « Macky », si coriace et caustique par nature, décide de desserrer l’étau autour de quelques troncs supposés « coupables » de la grande forêt libérale ?
Ce privilège de se mouvoir en toute aise accordé à deux pontes de l’ancien régime est intervenu quelque temps seulement après le Grand Magal de Touba, et ce n’est pas rien. En effet, il devient tout à fait légitime et pertinent de se demander si un tel important acte de pacification n’est pas exécuté sous la dictée bienveillante du lobby mouride, dont la riche proximité avec Wade et sa « progéniture » ne s’est jamais démentie. Quoi qu’il en soit, après le fameux appel du très strict Serigne Basse Abdou Khadre encourageant les acteurs politiques, particulièrement les apéristes et les libéraux, à fumer le Calumet de la paix, on ne peut pas ne pas penser que le premier des Sénégalais ait voulu manifester des gages de bonne volonté en permettant au moins à quelques-uns de ses « prisonniers » virtuels d’avoir le droit de humer l’air d’autres cieux.
Mais un tel acte de souplesse, avec toutes ses implications judicaires et juridiques, comporte des soubassements beaucoup plus profonds que le simple d’esprit ne peut l’imaginer. Il y a en effet beaucoup d’actes, dans la durée, par l’actuel locataire de l’avenue Roume et qui sont de nature à nous conforter dans l’idée que son vœu le plus cher, aujourd’hui, est de récupérer le PDS. A cet effet, la piste du recyclage n’est pas la moins exploitée. Cela est d’autant plus manifeste qu’il se susurre qu’il est fort probable que maître Ousmane soit dans le prochain attelage gouvernemental.
Evidemment, en s’inscrivant dans une telle logique de calculs suicidaires attisée par la proximité des prochaines échéances électorales, Macky semble ne point avoir suffisamment réfléchi sur l’effet « boomerang » qu’elle est censée produire contre son image de marque et sa crédibilité déjà fort chancelante. Aujourd’hui, sur près de 200 ministres que la République sous Wade a successivement mis en selle, il n’y en a qu’un, en l’occurrence Karim Wade, qui soit privé de liberté, pour des motifs que l’actuel régime peine encore à élucider. Une telle dérive liberticide va forcément déteindre sur son offre de campagne à l’heure du bilan. Karim Wade, comme tous ceux qui ont été aux affaires, doit rendre compte, c’est tellement évident ! Mais si tout est fait pour qu’il soit le seul à sacrifier à un si harassant et dégradant rituel, il y a fort à parier que les compteurs de la Justice placée, sous la tutelle de l’Exécutif, ne nous racontent que des contes de faits, et non avérés, s’il vous plaît !
Ibra Déguène Keung
Ousmane Ngom, somme toute, ne fait pas partie de ceux qui ont facilité la tâche à l’homme Macky lorsqu’au lendemain de son départ fracassant du PDS, il décida de se faire un salut et une santé politiques en se lançant à la conquête du pouvoir par le biais d’une formation politique légalement constituée. Le zèle sanglant dont faisait preuve celui qui se faisait fort de parader et de se défouler insolemment sur l’opposition de son patron, usant et abusant, à cet effet, de son titre de premier policier du Sénégal, est encore frais dans les mémoires.
Quant à Samuel Sarr, nul n’ignore qu’il est le symbole par excellence de la radicalisation vis-à-vis de Macky ; un chef pour qui, à vrai dire, il n’a jamais eu cette attitude républicainement respectueuse que tout citoyen doit à son Président. Et Madické, lui, est d’une telle proximité avec Me Wade qu’on se surprendrait difficilement à imaginer qu’il puisse entretenir quelque concession compromettante avec l’actuel chef de l’Etat.
Eh bien alors, pour reprendre Me Wade, qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que le « Macky », si coriace et caustique par nature, décide de desserrer l’étau autour de quelques troncs supposés « coupables » de la grande forêt libérale ?
Ce privilège de se mouvoir en toute aise accordé à deux pontes de l’ancien régime est intervenu quelque temps seulement après le Grand Magal de Touba, et ce n’est pas rien. En effet, il devient tout à fait légitime et pertinent de se demander si un tel important acte de pacification n’est pas exécuté sous la dictée bienveillante du lobby mouride, dont la riche proximité avec Wade et sa « progéniture » ne s’est jamais démentie. Quoi qu’il en soit, après le fameux appel du très strict Serigne Basse Abdou Khadre encourageant les acteurs politiques, particulièrement les apéristes et les libéraux, à fumer le Calumet de la paix, on ne peut pas ne pas penser que le premier des Sénégalais ait voulu manifester des gages de bonne volonté en permettant au moins à quelques-uns de ses « prisonniers » virtuels d’avoir le droit de humer l’air d’autres cieux.
Mais un tel acte de souplesse, avec toutes ses implications judicaires et juridiques, comporte des soubassements beaucoup plus profonds que le simple d’esprit ne peut l’imaginer. Il y a en effet beaucoup d’actes, dans la durée, par l’actuel locataire de l’avenue Roume et qui sont de nature à nous conforter dans l’idée que son vœu le plus cher, aujourd’hui, est de récupérer le PDS. A cet effet, la piste du recyclage n’est pas la moins exploitée. Cela est d’autant plus manifeste qu’il se susurre qu’il est fort probable que maître Ousmane soit dans le prochain attelage gouvernemental.
Evidemment, en s’inscrivant dans une telle logique de calculs suicidaires attisée par la proximité des prochaines échéances électorales, Macky semble ne point avoir suffisamment réfléchi sur l’effet « boomerang » qu’elle est censée produire contre son image de marque et sa crédibilité déjà fort chancelante. Aujourd’hui, sur près de 200 ministres que la République sous Wade a successivement mis en selle, il n’y en a qu’un, en l’occurrence Karim Wade, qui soit privé de liberté, pour des motifs que l’actuel régime peine encore à élucider. Une telle dérive liberticide va forcément déteindre sur son offre de campagne à l’heure du bilan. Karim Wade, comme tous ceux qui ont été aux affaires, doit rendre compte, c’est tellement évident ! Mais si tout est fait pour qu’il soit le seul à sacrifier à un si harassant et dégradant rituel, il y a fort à parier que les compteurs de la Justice placée, sous la tutelle de l’Exécutif, ne nous racontent que des contes de faits, et non avérés, s’il vous plaît !
Ibra Déguène Keung